Scène de présélection pour le Grand Slam National 2004 à Besançon - Mardi 11 Mai 2004 - 22h00
Première scène dans tout Besançon (voir classement au bas de l'article), le Slam au bar « la Crémerie » est une initiative que l’on doit a l’association « la rue râle » composé notamment de Lison, Sam et Yosa Giro, présentateur de la dite scène. La récente épidémie poétique à Besançon (Bzak pour les autochtones) n’a fait que s’amplifier au cours de cette Slam session, habitée d’une écoute exemplaire et d’une grande variété de style. Voyons plutôt…
21h – Bonjour au patron de la crémerie, Stéphane, qui gère avec classe a lui seul son bar, rempli de vaches, de pie, et de taches noires sur blanc : cadre champêtre pour poètes en herbe.
21h15 – Petit a petit, le monde arrive, la liste du présentateur Yosa Giro, se remplit doucement mais sûrement et l on peut déjà voir quelques poètes relire leur textes pour ne pas faire de fausses notes quand leur voix jouera de rimes sur toute la gamme de l’alphabet.
21h35 – Ca y est ! Avec 5 minutes de retard, Yosa Giro s’assure que même les poètes en retard (pléonasme) sont présents et inscris. On assiste la au premier tournoi Slam de l’histoire de la ville, certains poètes évitent ce format inconnu et préfèrent se lancer dans la scène ouverte qui précède…
On assiste donc à une première scène avec 8 poètes/poétesses, et pour ne pas faire peur aux timides, Yosa Giro ouvre le bal. Et le silence se fait, car ici, la poésie plait.
Puis, est appelle Jean Claude qui déclamera un texte aux messagers perdu, suivi de Lison, membre de l’association a l’initiative de la scène avec une improvisation psychakadeliquodelirant faite d’onomatopées, de pseudo accent allemand et de phrase du type « Barracuda est mort ». Les gens sourient devant la prestation de la demoiselle qui démontre que la poésie ne demande qu’a être redéfinie. Rires et applaudissement seront la transition qui permettra à Yosa Giro d’annoncer Kôan, poète membre de la fédération et venu exprès pour l’événement donner un coup de main a l’organisation.
Il lancera alors ses « vers balles », textes qui lui permis de se qualifier à la scène Slam de cergy. Viennent ensuite non pas Belle et Sébastien mais Estelle et Sébastien, avec un texte en 3 actes de Claude Nougaro interprété de manière humoristique et mis en valeur grâce a leur duo ! Restons avec le chiffre trois, puisque Max, slameur de la première heure, nous dira un texte de Serge Pey (je ne connaissais pas mais j’ai bien aimé) dont je n’ai le titre mais qui aurait pu s’intituler : « Comment se défendre en 3 points », poème au non sens flagrant ayant pour but de tirer les lèvres vers le haut, ce qui n’a pas manquer. Et pour finir cette scène ouverte, je citerais le 1er et le dernier vers de Léo : « Ceci est un texte écrit par un ado, c'est-à-dire moi…Tout ça pour dire que tous les ados ne sont pas rebelles. » Allez Léo, tu peux l’avouer maintenant, tout ça pour accoster les filles une bière offerte a la main, ça restera entre nous…
Rappelons que pour beaucoup de poètes de ce premier set, c’était la première fois, chapeau m’sieurs dames !
??h?? (Perdu ma montre) - Fin du premier set, pause de 10 minutes pour laisser reposer les sens…
And now, Ladies and Gentlemen : Here comes the Slam. 12 poètes, 3 minutes chacun, rien à perdre, tout a gagner. 3 jurés sélectionnés dans le public se prêtent au jeu de ce tournoi fraternel autour de verres et de vers. Yosa Giro résume les quelques règles pour que tout le monde s’y retrouve et pour que le jury se chauffe, kôan est sacrifié sur l’autel. Les notes fusent puisqu instinctives et donnent un total de 18 à la prestation de kôan clamant que l’amour est une drogue. Puis ce dernier tire au hasard dans le béret du présentateur le prochain poète qui inaugurera le premier tournoi de Slam à Bzak. Et c’est William, poète au bonnet qui s’y colle avec « Zombihaiti », un poème sur la situation critique à Haïti.
Le personnage de sa voix de stentor, s’assoit pour lire calmement son poème et le public suit et le jury suit le public qui le gratifie de la note de 24. Puis, annoncé par ce dernier, arrive Stanley, également coiffé d’un bonnet mais lui donnant un style plus hip hop, et la ou on ne l’attendait pas, parle des femmes, émouvant et ému : « Les femmes je les aimes, je me jette sur celles que j’envoûte…je me propose a celles qui sont prêtes à aimer ». Cependant, les 2 filles jurés ne semblent pas avoir été envoûtées a l inverse d autres demoiselles de la salle et Stanley obtient donc la note de 18 car 6/6/6 pour 1’11.
Le diable serait il dans les parages ? Chose étrange d’autant plus que Thomas, le poète suivant, dira un texte sur la religion. Ha, la magie des scènes Slam. Apparemment le sujet ou le fait que Thomas a présenté son texte comme n'étant pas un poème lui valut la note de 13. La coïncidence continue avec PP avec une prestation sans micro, dont j ai retenu la phrase « Enfer et damnation ». Tous les superstitieux ont du quitter la salle, apparemment personne ne l’était puisque tout le public persistait dans son écoute et en redemandait. Et la, avec un rap éclair de 46 secondes, Sam fit bouger a toute allure les mains de l assistance qui applaudissement en chœur son style comique et son flow brossé : but en
pleine lucarne ! 26 pour Sam le coyote rapide comme Bip Bip. On aura ensuite un poème politique Amérique - Irak : « 10 irakiens pour 1 américain ». De quoi revenir à la réalité après l’envol de Sam. Viendront Louis, prestation éclair de 22 secondes tellement rapide que je n ai eu que le temps que de prendre sa photo : désolé Louis. Puis Geoffroy « pête une pile » et nous chante « Jonathan et Jennifer, les justiciers milliardaires » et reprend son sérieux pour dire que « si le viagra a été inventé, c’est parce qu’il (l’Etat) n’arrivait plus à nous faire bander ».
Seul poète à avoir une note a virgule, Geoffroy obtint 23.5 pour 1’25. Et voila qu’arrive Frankoa, qui, avant de commencer son texte précise qu il n aime pas l’idée de tournoi mais dit « je ferme ma gueule puisque j’y participe ». Etais-ce un stratagème pour séduire le jury ? En tous cas sa prestation attrapa les plus hautes notes de ce tournoi avec des notes en escaliers : un 8, un 9, et un…10 !!! Foule en délire et chose assez rare, en osmose avec les jurés. Puis Frankoa fouille dans le béret de Yosa Giro et tire… Yosa Giro ! Intitulé « en fœtus », il dit son poème a genou. Apres ces 3’01 de poésie, l’animateur/poète attend seul sur la scène les résultats, avec un total de 26, il a des fortes chances de faire parti de l’équipe de la crémerie.
Et, première ! De ma mémoire de slameur en tous cas, un duo en tournoi, avec non pas Dupont et Dupond mais… Méli et Mélo, deux demoiselles complémentaires qui ont fait vibrer notre fibre poétique sur « le tam-tam méli-mélo » avec un texte chanté du jour. 2’59 pour ces deux comparses rigolotes et entraînantes qui ont dirait on un chronomètre dans la tête ! Je ne sais plus si c’est Meli ou Melo qui s’est mise à faire de l'impro mais c’était rigolo et toute la salle a dit bravo ! And the last but not the least, let’s cloture le tournoi poétique de Bzak avec Blutch, qui change de pseudo une fois sur scène. Je trouve que ça lui allait bien parce que s’il se rasait, on aurait dit pile poil Blutch, celui dans les tuniques bleus, la bande dessiné. Blague a part, il faudra qu’il se décide pour son pseudonyme puisque en 1’32, 26 points et un public enthousiaste, Blutch/Francis s’est qualifié ex aequo avec Sam, Yosa Giro, et Frankoa et représenteront La ville de Besançon et le Bar de la Crémerie a Nantes les 26 et 27 juin…
1 - Frankoa |
27.02 |
|
2 - Blutch |
26.03 |
3 - Yosa Giro |
26.05 |
4 - Sam |
26.04 |
5 - William |
24.07 |
6 - Geoffroy |
23.58 |
7 - Mathieu |
23.09 |
8 - Louis |
23.01 |
9 - PP |
20.011 |
10 - Stanley |
18.012 |
11 - thomas |
13.00 |